Ce 9 me jour est le premier jour vraiment ‘calme’ de la traversée – soleil, vent vers 15 noeuds et mer de 2 mtres environ’. On a malgré tout eu une petite avarie en relâchant un ris. Le vent a forci un peu pendant la manuvre et l’allure au bon plein a augmenté le vent apparent dans le gennaker, et le ticket coinceur a littéralement été arraché du bout-dehors. Ce calme a permis une séance de bronzage aux demoiselles, sur le trampoline, ce qui était bon pour leur moral! Les jours 7 et 8 se sont déroulés dans une météo instable, avec grains puissants, surtout la nuit, et périodes plus calmes, mais ces grains nous empchaient de relâcher de la toile, et donc la moyenne a baissé un peu. Ce soir on arrive au milieu de la distance parcourir – vers 10 heures normalement. Le mi-parcours, ça se fte ! :- ). Les grains nous rappellent que la traversée exige un engagement total! La puissance du vent et des vagues, quand le bateau file 12 noeuds 1000 miles de tout, en tremblant de toute sa structure pendant les quelques minutes les plus violentes du grain, les vagues viennent frapper les coques et la nacelle par en dessous en coups de butoir qui résonnent comme des explosions, la pluie martle le pont et le roof… Le bruit est partout, et surtout la nuit, angoissant. Le cerveau passe la nuit analyser tout bruit potentiellement suspect, le sommeil est haché. Les quarts permettent de se sentir plus ‘au contrôle’, relatif, de la situation, car sur le sige de barre, on fait corps avec le bateau, les bruits qui résonnent en cabine ne sont plus l, la lueur de la lune montre les vagues qui arrivent et passé, le bateau qui les passe bien, balloté leur gré, et les nuages noirs du prochain grain une peut-tre on évitera. Une traversée, ce n’est pas anodin, c’est un engagement total, expose en direct la puissance des éléments. M.